Il y a deux ans, je la laissais chez une nourrice…

WP_001610

26 Septembre 2013.

Mon bébé a 2 mois et demi. Elle est toute petite. Je commence tout juste à prendre mes marques en tant que maman que je dois retourner au travail. L’adaptation s’est relativement bien passée : elle mange peu, ne pleure pas et dort énormément.

Je n’oublierai jamais ce matin du 26 septembre. La nuit a été dure je n’ai quasiment pas dormi. Le réveil sonne, je suis épuisée, je me lève. Mon oreiller est littéralement trempé des larmes que je n’ai pas pu retenir de la nuit. « Je ne peux pas, je ne peux pas, c’est trop dur. »

C’est son papa qui l’emmènera, impossible pour moi de le faire.

7h30. Je prépare ses petites affaires dans son sac à langer tout neuf ainsi qu’un long mot pour la nourrice sur ses habitudes. « Je ne vais pas la laisser, je ne peux pas l’abandonner, elle a encore trop besoin de moi. »

7h45. Il est l’heure de la lever. J’entrouvre la porte de sa chambre, elle dort profondément. « Je vais la réveiller puis l’abandonner à une inconnue ». J’essuie mes larmes qui n’arrêtent pas de couler. Je voudrais lui expliquer mais aucun mot ne sort. Désormais elle passera 40 heures par semaine avec quelqu’un d’autre que moi sa maman, moi, la personne dont elle a le plus besoin.

8h. Son papa l’emmitoufle dans une grosse combinaison, lui met son petit bonnet et la met dans sa nacelle. Elle est réveillée et me regarde avec de grands yeux surpris, comme si elle ne comprenait pas. Je lui explique entre deux sanglots et leur demande de partir vite. C’est trop dur. Ils s’en vont.

Me voilà seule, je rassemble mes affaires, je suis complètement perdue, vide, comme si on m’avait arraché le cœur. Je prends mon sac et je quitte la maison. Je reprends le travail…

Pendant plus d’une semaine, j’ai pleuré toutes les nuits. J’étais et je suis encore persuadée qu’elle était trop petite pour être séparée de moi. Si c’était à refaire, je n’aurais pas pris la même décision. J’aurais pris un congé (quitte à manger des patates tous les jours). Mais au moins j’aurais profité d’elle à un moment de sa vie où elle avait tellement besoin de nous, ses parents.

Je sais qu’elle ne m’en veut pas. Mais moi je m’en veux terriblement et encore maintenant la souffrance est intacte…

Que c’est dur parfois d’être maman…