J’ai eu l’occasion de lire un livre intitulé « parents imparfaits et heureux » (écrit par Emmanuel Piquemal aux éditions Dangles) il y a quelques temps. Et j’y ai appris pas mal de choses.
Ce livre aborde les sujets douloureux de la dépression prénatale, postnatale, du baby blues et du burn out parental. Tous ces termes que beaucoup de parents connaissent sans les avoir forcément vécus mais qui n’étaient pas tous bien clairs chez moi.
Je vous livre dans cet article les points clés que j’ai découvert dans ce livre pour mieux comprendre tous ces termes (avec quelques pistes pour aider à se sortir de ces situations).
- la dépression prénatale
Elle intervient pendant la grossesse, dure plus de 2 semaines, est plus importante au 1er et au 3ème trimestre. Elle engendre de la tristesse, de l’irritabilité, de la nervosité. Elle peut passer inaperçue car ces symptômes peuvent être considérés comme « des maux de grossesse ». Sauf que là, ils sont vraiment importants et gâchent la grossesse de la future maman. De plus, le stress subi peut impacter l’enfant par le biais des hormones et de la tension musculaire ressentie.
Il faut donc la prendre en compte et la soigner (méditation, yoga, psychothérapie, médecin traitant…).
- le baby blues
Il dure entre 3 et 10 jours (en moyenne) après la naissance de l’enfant. Il se manifeste par une détresse profonde, un épuisement important et une sensation « qu’on n’y arrivera pas ». Il dure 15 jours maximum. Au delà, ce n’est pas un baby blues. Il est normal et fréquent, on ne doit pas s’en inquiéter, il correspond aussi à une période de bouleversement hormonal complètement naturel.
En revanche, il est important de se faire entourer et « chouchouter » pendant cette période qui est un mauvais moment à passer mais qui ne dure pas!
- la dépression postnatale
Elle peut surgir n’importe quand dans l’année suivant la naissance. Elle peut durer plusieurs mois (contrairement au baby blues). Elle est souvent due à une fragilité antérieure à l’accouchement et à des accumulations. Fréquemment, on retrouve des antécédents de dépression dans le passé (de plus, les femmes qui ont fait une dépression prénatale ont plus de risques de faire une dépression postnatale).
Le fait que bébé soit « facile » n’influence pas la dépression et sa résolution car le problème vient du parent. En revanche, un bébé dit « difficile » (on parle aussi de bébé aux besoins intenses) compliquera davantage les choses.
La maman en dépression postnatale se sent débordée, incapable d’avancer, épuisée. Elle a la sensation de vivre « dans un tunnel ». Elle pense qu’elle ne sait pas s’occuper de son bébé, peut perdre son estime d’elle-même, et peut perdre également le plaisir à s’occuper de son enfant.
Elle doit faire de la place dans sa vie mentale pour ce nouveau venu.
Le bébé peut également avoir des symptômes: troubles du sommeil, de l’alimentation, du comportement (très agité ou au contraire renfermé sur lui). Cela peut même créer des troubles de la cognition.
Il faut donc absolument que la maman se fasse aider. Comme c’est très bien dit dans le livre, ce n’est pas parce qu’on vit une dépression qu’on est un mauvais parent.
Il faut parler à son bébé de ce qui ne va pas, lui expliquer qu’il n’est pas responsable.
- le burn out parental
Les 3 symptômes du burn out parental sont les suivants :
– un épuisement physique et moral à la maison seulement (« je n’en peux plus, je suis à bout ») Tout est vécu comme une agression, on ne supporte plus rien.
–une distanciation affective (moins d’empathie pour l’enfant, on prend de la distance pour se protéger).
–une perte d’efficacité et d’épanouissement (on ressent de la culpabilité d’être un mauvais parent).
En bref, l’îlot familial devient anxiogène.
On passe par un processus lent de descente (des passages à vide de plus en plus fréquents et qui s’éternisent), puis après un élément choc, il y a la prise de conscience, le déclic.
Il est important de réaliser un travail sur soi afin de comprendre ce qui se joue (souvent le coupable est la perfection. On a beau savoir que c’est impossible d’être des parents parfaits mais on idéalise quand même et on se met la pression pour être bon partout… ça me parle !).
Quelques astuces pour nous aider à sortir de ce burn out :
-prendre du temps pour soi (mais vraiment!)
-comprendre que ce n’est pas un échec
–écouter son corps
-se donner le « droit de » : mal faire, craquer, se plaindre, ne pas comprendre son enfant, commettre des erreurs (et je trouve ce point-là essentiel et de loin le plus difficile!)
–s’entourer de gens qui nous comprennent, et peuvent nous aider et nous soutenir
– rompre l’isolement pour aider à retrouver l’équilibre
Et bien sûr, consulter quand vraiment ça ne va pas (médecin traitant, sage femme, psy…).
Si vous souhaitez plus d’informations, n’hésitez pas à lire ce livre très bien fait qui déculpabilise, rassure et qui apporte de vraies explications claires ainsi que des pistes pour nous aider.
A la fin de cette lecture, j’ai pu revenir sur mes expériences personnelles. Je n’ai pas vécu de dépression prénatale (juste des angoisses pour mes futures enfants, mais sommes toute assez courantes). Après la naissance, j’ai bien fait de petits baby blues pour mes deux enfants mais qui n’ont duré que quelques jours (et comme j’étais déjà informée sur ce phénomène, je ne me suis pas plus inquiétée que ça). Quant à la dépression postnatale… Je pense que j’ai dû y passer avec mon fils. Quand j’ai lu certains passages du livre, cela m’a fait un vrai déclic, 2 ans après. J’y consacrerai un article prochainement.
Je vous laisse avec ces phrases extraites du livre que j’aime particulièrement.
« Tout est […] rattrapable en cas de faux départ. »
(Katia Denard, psychanalyste et Joséphine Lebard, journaliste)
« – J’ai le sentiment que toute ma vie dépend de cet instant précis. Si je le rate…
– Moi je pense le contraire. Si on rate ce moment, on essaie celui d’après, et si on échoue on recommence l’instant suivant. On a toute la vie pour réussir »
(Boris Vian, l’Ecume des jours)