Le syndrome de l’imposteur « maternel »

Les personnes atteintes du syndrome de l’imposteur, appelé aussi syndrome de l’autodidacte, expriment une forme de doute maladif qui consiste essentiellement à nier la propriété de tout accomplissement personnel. Ces personnes rejettent donc plus ou moins systématiquement le mérite lié à leur travail et attribuent le succès de leurs entreprises à des éléments qui leur sont extérieurs (la chance, un travail acharné, leurs relations, des circonstances particulières).

Extrait du site Wikipedia

Ça vous parle ?

J’ai souvent entendu  ce terme sans vraiment comprendre à quoi il correspondait réellement.

Et puis en faisant mes recherches, je me suis rendue compte que beaucoup de gens souffraient de ce syndrome. Je pense à ma maman par exemple, qui quand on la félicite de son plat réussi nous répond systématiquement « j’ai suivi une recette hein ça vient pas de moi », ou qui quand on lui dit qu’elle a assuré en élevant seule ses 3 enfants tout en travaillant à temps plein « j’ai fait ce que j’ai pu mais c’était pas parfait ». 

Ce syndrome de l’imposteur, nous sommes beaucoup à l’avoir de façon plus ou moins forte. On ne s’attribue pas notre réussite, on a l’impression qu’on a eu de la chance et en aucun cas on se dit qu’on est peut être à l’origine de ces résultats positifs.

Ce syndrome peut apparaître quand on devient parent. En tant que maman, quand parfois les gens me disent que ma fille est sage, ou qu’elle travaille bien, ou encore que mon fils est créatif ou qu’il parle bien, je réponds qu’elle a une bonne maîtresse (c’est pas moi hein ^^), que mon fils apprend plein de choses grâce à la nounou ou que c’est l’interaction des deux qui les stimulent. Ou bien encore qu’ils ont un super papa patient et pédagogue. Bref j’ai du mal à me dire que j’ai aussi ma part de responsabilité dans tout ça. Je suis fière de ce qu’ils sont mais je me dis que ça ne peut évidemment pas venir de moi, vu que je n’ai rien d’exceptionnel à leur apporter (petit problème d’estime de soi ? …).

En revanche, ce que je fais super bien, c’est me sentir responsable des leurs mauvaises actions et des problèmes qu’ils peuvent avoir.

Ma fille par exemple, vers ses 2ans a eu une phase ou elle mordait une autre petite fille chez la nourrice (j’en parlais ici). Je me souviens que j’en étais littéralement ma-la-de. Et je me souviens également de ma culpabilité. Qu’avais-je raté dans son éducation pour qu’elle devienne violente ? Je me sentais complètement responsable de ses actes. Si elle se comportait mal c’était obligatoirement de ma faute, moi, sa maman, son modèle. Et planait au dessus de moi cette petite pensée assassine « je suis une mauvaise mère, je n’ai pas su lui transmettre les bonnes valeurs ».

Et ça marche pour beaucoup de choses : elle mangeait mal et peu, elle était très timide avec les autres, elle s’angoissait d’un rien… Je me suis beaucoup de fois flagellée en me disant que « les chiens ne faisaient pas des chats » et que si elle était ainsi c’est parce qu’elle faisait comme moi. Et moi aussi petite, j’étais angoissée, timide, introvertie… 
Pour son frère, c’est différent, il a un caractère vraiment opposé. Plus ouvert aux autres, moins stressé mais à la fois débordant d’énergie. Ce qui me fait dire parfois que je suis peut-être un peu trop laxiste avec lui et que je devrais serrer un peu plus le cadre… Bref toutes ces petites difficultés qu’ils traversent font écho en moi et me renvoient à mes failles et mes propres difficultés et défauts. 

Dans le fond, je sais bien que je ne suis pas responsable de tous leurs mauvais comportements et de tous leurs défauts. Ma mère, mes amis, ma famille me rassurent souvent. Mais ce n’est pas toujours simple de s’en convaincre au quotidien. Les années passant, la sagesse arrivant (oui oui!), je prends tout de même plus de recul face à tout ça. Mais mon deuxième enfant étant plus speed, cela me remet face à moi et mes responsabilités de maman.

Je suis contente d’avoir découvert et compris ce terme du syndrome de l’imposteur, il éclaircit beaucoup de choses en moi, et il m’aide à comprendre également quelques personnes de mon entourage et de ma famille.

Pour s’en défaire, je pense qu’il faut revenir dans le passé (beaucoup de troubles ont leur source dans notre enfance hein…) et analyser ce qui nous a mené là. Mais déjà, d’en être conscient, c’est vraiment une bonne avancée…!

Parce que souvent, très souvent même, quand il nous arrive de belles choses, c’est qu’on a fait en sorte que ça arrive. La chance n’existe pas, ou elle reste anecdotique. S’écouter, se faire confiance, se connaître, avancer vers ce qu’on aime, ce en quoi on croit… Et ne plus penser qu’on a juste eu du bol quand notre vie prend de belles directions (ça me fait penser à la loi de l’attraction, un autre concept que j’aime bien, je vous en parlerai dans un prochain article). 

Si le sujet du syndrome de l’imposteur vous intéresse, je vous laisse quelques liens vers des articles intéressants :

  • ici (avec un petit test à faire pour savoir si vous en souffrez)
  • ici (le syndrome de l’imposteur touche particulièrement les femmes)
  • ou encore ici  (j’adore ce site! Clair, précis et avec plein d’humour)
  • Vous avez également le podcast issu de l’émission « On est fait pour s’entendre » de Flavie Flament (super intéressant et agréable à écouter) ici

syndrome imposteur (2)

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Lui donner confiance en elle …

parc

Pour moi, la confiance en soi est essentielle au bonheur. J’ai malheureusement peu confiance en moi. J’ai pourtant eu une éducation positive, de l’attention, de la valorisation, une famille aimante mais l’absence de mon père a sûrement dû jouer en ma défaveur. Je me pose toujours trop de questions avant de me lancer dans quoi que ce soit, je m’interdis de faire des choses, je me bloque parfois et même si je fais des progrès, certaines choses sont encore très difficiles pour moi.

Le chéri n’est pas non plus très confiant en lui mais un peu plus fonceur que moi tout de même.

Et notre fille ? Eh bien je pensais jusqu’à peu de temps que c’était une petite fonceuse, qui faisait ce qui lui plaisait, qui allait toujours de l’avant, qui ne se bloquait pas. Et la semaine dernière, nous l’avons amenée au parc. Elle adore les parcs, grimper sur les structures, glisser sur le toboggan, se balancer … Bref crapahuter partout c’est vraiment son truc, elle s’y donne à cœur joie. Ce jour-là, il y avait du monde au parc, beaucoup plus que d’habitude.

Pépette, souriante, a commencé à monter sur la grande structure qu’elle connait bien, et elle s’est retrouvée face à un petit garçon. Du genre blondinet aux yeux bleus, haut comme trois pommes, avec une petite voix toute aiguë… Plus mignon qu’impressionnant. Il la regarde et lui dit « non tu passes pas ». Et là, ma puce a fait demi-tour en pleurant avec de gros sanglots, inconsolable… J’ai du l’aider pour qu’elle passe sinon elle restait bloquée et ne voulait plus monter sur la structure. Ensuite elle a voulu jouer sur le toboggan, où il n’y avait que des filles. Tout le monde lui passait devant, et elle ne disait rien, plantée là à attendre que quelqu’un la laisse passer. Hors à 2-3ans, personne ne la laissait passer. J’ai fini également par intervenir gentiment pour qu’elle puisse profiter à son tour du toboggan.

Moi qui pensais que ma puce avait beaucoup de caractère, je me rends compte que oui elle en a, mais qu’elle est également très réservée face aux autres enfants qu’elle ne connait. Je sais bien qu’elle est encore petite et qu’elle va évoluer. Mais connaissant bien le caractère de ses deux parents ^^, je ne voudrais pas qu’elle vive ce que nous avons vécu enfants (et encore parfois maintenant) : toujours se faire bouffer par les autres…

Je n’hésite pas à lui laisser pas mal d’autonomie au quotidien, à lui montrer que JE lui fais confiance, qu’elle est capable de plein de choses… Toute la famille la valorise énormément à chaque progrès. Nous restons bienveillants mais ne la bloquons pas dans les actions qu’elle fait.

J’espère qu’elle réussira à s’aimer, à s’affirmer, à faire ses choix à elle, sans se laisser influencer par les autres. J’espère qu’elle réussira là où moi je galère encore…