Connaître ses limites parentales

Pour ses enfants, on ferait tout. Tous les papas, toutes les mamans sont d’accord là-dessus. On soulèverait des montagnes pour la chair de notre chair. C’est évident.

Mais ça veut dire quoi au juste tout faire pour ses enfants ?

J’ai tendance à en faire beaucoup pour mes enfants, mais à l’arrivée du second, je me suis rendue compte que je ne pouvais pas être partout.

– Jouer avec eux tout en leur préparant des plats et des goûters maison.
– Prendre le temps de discuter avec eux tout en rangeant la maison.
– Les amener à plein de sorties tout en préparant mes cours…
– Etre bienveillante avec eux quoiqu’il arrive, même après une journée pourrie où je rêve juste d’aller au lit (ou au café).

J’aurais pu faire le choix d’être maman au foyer, mais je fais partie de celles qui ont besoin d’une activité professionnelle pour s’épanouir en dehors de la parentalité (qui pour moi est une magnifique expérience dans ma vie mais qui n’est pas non plus l’unique but de celle-ci).

Alors au début, j’ai bien essayé de tout faire. Je me suis évidemment épuisée, et puis comme je n’y arrivais pas, mon estime de moi en a pris un sacré coup dans la figure. Je suis plutôt du genre à me dire « c’est bon tu vas y arriver » et à me lancer constamment des défis mais là… force était de constater que c’était impossible (enfin si mais avec 10h de plus par jour).

Alors j’ai levé le pied sur certaines choses. Avec une culpabilité énorme qui m’accablait régulièrement au quotidien quand je les voyais par exemple regarder la télé, manger des gâteaux industriels ou rester une journée entière à la maison sans sortir, car moi je devais bosser, faire le ménage ou autre réjouissance du genre.

Et puis j’ai regardé autour de moi, j’ai discuté avec d’autres mamans. Les autres mamans qui me donnent tout le temps l’impression de « gérer mieux que moi » (syndrome du « je suis nulle! Mais comment elles font les autre?^ » Vous connaissez?). Et puis je me suis rendue compte qu’elles non plus ne peuvent pas être partout. Elles aussi « en lâchent » sur certains points. Même celles qui sont mamans au foyer et qu’on imagine avoir plus de temps pour s’occuper « bien » de leurs enfants. Et ça m’a rassurée, déculpabilisée.

Apprendre à connaître ses limites en tant que maman/papa c’est important. Parce que si on ne les écoute pas, on risque bien plus gros : burnout parental, dépression… Et là ça deviendra plus compliqué de remonter la pente. ET finir par détester les moments en famille alors qu’on s’était imaginé cette période remplie de bonheur. Je me suis réveillée avant d’en arriver là heureusement (merci à leur papa et à ma propre maman qui dans ces moments-là arrivent à me faire prendre de la distance!).

Se préserver pour préserver ses enfants et sa famille. Sans prêter trop d’attention au regard des gens. Et sans se juger soi-même (ce qui est de loin le plus difficile!).

A l’heure où nous sommes tous devenus multitâches, apprenons à en faire moins, à dire stop quand ça ne va plus. Et à faire du mieux qu’on peut avec ce qui nous est donné (et on n’a pas tous les mêmes réserves d’énergie, les mêmes capacités, c’est comme ça il faut l’accepter). Etre satisfait de nous, car vraiment, la parentalité est une sacrée aventure qui est loin d’être facile. Un marathon qu’il faut tenir sur la durée comme je dis souvent ! (Mais c’est quand même très chouette comme marathon  <3).

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Quand la parentalité prend trop de place …

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Il y a quelques jours, je traînais devant la télé et j’ai pris le temps de regarder les infos. Je me suis rendue compte que j’avais deux bonnes semaines de retard par rapport à l’actualité. 

Puis j’ai zappé sur une émission musicale et j’ai réalisé que je ne connaissais aucun artiste …Le chéri est tout aussi largué que moi. 

Je ne vous parle pas du ciné, et du peu de films que l’on va voir dans l’année (je dirais en moyenne 5 à 6…).

Avant, notre vie était bien différente. On connaissait plein de séries que l’on suivait assidûment,  on s’informait beaucoup plus souvent de l’actu, on faisait pas mal de concerts,de spectacles, de restos, et j’avais une carte illimité au ciné. Je pouvais y aller 3 fois par semaine… (oui oui!)

Mais ça, c’était avant … 

Le fait de devenir parents nous a un peu enfermés dans une bulle.
C’est normal me direz-vous… Mais à l’aube des 3 ans de ma fille, nous avons encore du mal à rattraper le wagon. C’est mieux que les débuts, certes, mais ce n’est pas encore ça.(Au passage un grand merci à ma maman de nous permettre les quelques « moments d’évasion » que nous nous autorisons 🙂 )
Je ne me fais pas d’illusion, on ne retrouvera pas la fréquence de nos sorties d’avant. 

Et j’ai peur parfois de finir « enfermée » dans mon monde de maman. Et de ne plus être ouverte au reste. Nous adorons être parents mais en ce moment nous avons aussi envie d’autres choses. Envie de penser à nous, de nous distraire, d’être un peu plus égoïstes, de voyager… J’en ai parfois simplement marre qu’on soit devenus presque exclusivement des parents.
Nourrice, boulot, nourrice, courses, dodo…  Avec en prime un boulot dans lequel je m’occupe des enfants des autres ^^ 

(Elle dit ça alors qu’elle attend son 2 ème enfant…! Elle est mal barrée !)

C’est peut-être justement en pensant à notre 2 ème enfant qu’on prend conscience de tout ça et qu’on se rend compte que ça ne va pas forcément s’arranger (au moins pour les quelques années à venir…). Mais cette fois j’ai organisé un peu mieux les choses, je compte me mettre à temps partiel pour passer une journée/semaine en « mère au foyer » afin de libérer plus de temps sur les weekends. Je pense qu’il va falloir adopter une solide organisation (que je n’ai toujours pas trouvée avec un seul enfant…) mais que c’est réalisable. Je ne désespère pas d’y arriver !

Bref, le temps de grandes réflexions… 

Rassurez-moi, vous avez eu aussi ce genre de pensées? 

(Je tiens à préciser que j’aime ma fille plus que tout, pas besoin d’appeler les services sociaux hein, nous ne l’abandonnerons jamais ^^)

Choisir ses mots quand on parle aux parents…

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Dans mon métier de professeur des écoles, je suis amenée à discuter avec des parents (encore plus depuis que je travaille en maternelle).

La question qui revient le plus est certainement celle-ci:

Comment ça se passe en classe pour mon fils/ma fille?

C’est une question tout à fait légitime, surtout avec des enfants de 2-3ans qui parlent peu et qui sont souvent incapables de raconter leur journée (ou quelques bribes « Bah tu sais j’ai monté sur le vélo rouge! Bah tu sais, Félix il a tapé! »). Sans compter ceux qui ne veulent rien raconter de ce qui se passe à l’école 🙂

Les parents aiment (et je les comprends), avoir un petit bilan de la journée. Et surtout savoir comment leur enfant se sent et se comporte à l’école.

Et là, on se doit d’être honnête, et concis (car c’est souvent dans le couloir à l’heure de la sortie!).

Je dis ce qui va et ce qui ne va pas. Je donne des exemples et je suis toujours positive sur l’enfant même quand il y a plein de problèmes. Je valorise à fond ses réussites.

Je ne juge pas l’éducation des parents, ce n’est pas mon boulot. Je ne donne des conseils que si on m’en demande et que j’en ai des pertinents (ce qui est loin d’être toujours le cas, eh oui les maitresses n’ont pas réponse à tout ^^).

Un enfant de petite section qui bouge beaucoup, n’écoute pas l’adulte, a du mal à intégrer les règles de vie en collectivité, c’est tout à fait courant. Certains enfants ont besoin d’un peu plus de temps que les autres. C’est souvent une question de maturité et ça s’améliore souvent naturellement quand l’enfant grandit.

Je suis en revanche très vigilante face à des enfants qui ne parlent pas du tout, ou qui peuvent se montrer extrêmement peureux, ou encore face à des enfants très violents dans leurs gestes ou leurs mots. Je demande parfois à rencontrer les parents quand je veux les informer mais aussi leur demander comment ça se passe à la maison (pas pour fouiner hein … mais pour comprendre). Par exemple, il y a quelques années,  j’ai eu un élève de ce1 qui avait de grosses difficultés de mémorisation. Incapable de retenir une poésie par exemple. Et en discutant avec la maman, j’ai appris qu’il était né très grand prématuré, et que ça pouvait jouer sur sa mémoire.

D’ailleurs, les parents qui me lisent, n’hésitez pas à informer l’instit de votre enfant de choses particulières qui pourraient jouer sur son comportement ou son travail en classe. C’est important pour nous qui passons la journée avec eux et ça évite certaines incompréhensions. 

Certains parents viennent très souvent me parler, d’autres jamais. Je respecte leur choix.

Mais ce que j’évite par dessus-tout, c’est de mettre une étiquette sur leur enfant. La pipelette, le maladroit, le mauvais élève, le malpoli, le turbulent…

Un élève turbulent n’est pas QUE ça. Insister constamment dessus ne va pas l’aider à progresser et à le sortir de cette « case » dans lequel on l’a mis. Valoriser ce qu’il sait faire sera bien plus efficace.

Bref, la relation parents-enseignants est hyper importante ! Il faut vraiment voir les choses comme un travail d’équipe, je pense que c’est la clé pour aider nos enfants/nos élèves à se sentir bien à l’école.

Et chez vous comment ça se passe avec l’enseignant de votre enfant ?